Les jeunes représentent la majorité des donneurs de sang en France, mais seuls quelques-uns le font régulièrement. Encourager leur fidélité est crucial pour maintenir les réserves sanguines du pays.
Les jeunes, principaux donneurs de sang
Actuellement, 30 % des donneurs de sang ont moins de 30 ans, bien que cette tranche d’âge ne représente que 21 % de la population adulte en âge de donner (18 à 70 ans).
Les 18-24 ans sont proportionnellement les plus nombreux à donner leur sang, selon l’Établissement français du sang (EFS). Cependant, la fréquence des dons diminue rapidement après cet âge, avec deux fois moins de donneurs à 25 ans qu’à 19 ans.
Maintenir l’autosuffisance en produits sanguins
« Notre mission est d’assurer une autosuffisance en produits sanguins labiles », explique Frédéric Pacoud, président de l’EFS. Cela nécessite environ 10 000 dons quotidiens.
L’EFS doit donc fidéliser ses donneurs actuels tout en recrutant continuellement de nouveaux. Cependant, « fidéliser les jeunes est probablement plus difficile aujourd’hui qu’il y a dix ans », observe Jacques Allegra, président de la Fédération française des donneurs de sang bénévoles.
Impact de la crise sanitaire
La mobilité géographique des jeunes rend difficile l’établissement d’une habitude de don, explique Allegra. « Beaucoup donnent une fois mais ne reviennent pas. »
Les lycées et établissements d’enseignement supérieur sont des lieux privilégiés pour le don, mais les collectes dans ces endroits ont considérablement diminué durant la crise sanitaire, réduisant le nombre de nouveaux donneurs.
Tanguy Monfort, bénévole de 21 ans, affirme que la sensibilisation dans les établissements d’enseignement supérieur reste très efficace. « Les jeunes sont les plus réceptifs, mais ils doivent souvent être rassurés et informés », dit-il.
Écologie et inclusion
Bruno Danic, directeur de l’EFS Bretagne, explique que pour motiver durablement les jeunes, il faut créer une motivation intrinsèque et personnelle.
Pour pallier la mobilité géographique, l’EFS utilise désormais les emails et SMS plutôt que les courriers. Elle a aussi augmenté sa présence sur les réseaux sociaux, avec l’aide d’influenceurs.
« Nous devons répondre aux attentes des jeunes », souligne Frédéric Pacoud. L’EFS vise à éliminer progressivement les bouteilles en plastique et à offrir des collations respectueuses des circuits courts.
Les jeunes attachent également une grande importance à l’accueil sans discrimination, que ce soit en termes d’origine ou d’orientation sexuelle. L’EFS s’efforce de montrer l’exemple en la matière.