Les jeux vidéo sont souvent accusés de nuire à la santé mentale des joueurs. Cependant, une étude récente de l’Université d’Oxford contredit cette perception. Selon les chercheurs, jouer intensivement aux jeux vidéo n’affecterait pas autant la santé mentale des adultes.
Les jeux vidéo et la santé mentale : une nouvelle perspective
Les discours alarmistes et les études nombreuses tendent à présenter les jeux vidéo comme dangereux pour la santé mentale. Pourtant, une étude récente de l’Université d’Oxford propose un point de vue différent.
Les résultats de cette recherche, publiés dans la revue Psychological Medicine, montrent que le jeu intensif n’a pas d’impact notable sur la santé mentale des adultes. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont observé un panel de 414 joueurs américains et anglais pendant douze semaines, réalisant 2036 enquêtes pour évaluer leur temps de jeu et leur état de santé mentale à l’aide de questionnaires.
Les résultats indiquent que le temps passé à jouer n’est pas lié à une augmentation des symptômes de dépression, d’anxiété ou de stress : « Ces résultats viennent soutenir l’idée que le temps de jeu n’est pas le principal facteur influençant la relation entre le jeu et la santé mentale pour la majorité des joueurs. La recherche devrait plutôt se concentrer sur le contexte et la qualité du jeu », précisent les auteurs de l’étude.
L’influence du temps de jeu sur le bien-être
Des recherches précédentes avaient déjà exploré le lien entre le temps de jeu et le bien-être mental, sans parvenir à des conclusions claires. Certaines études suggéraient que jouer de manière excessive pouvait être associé à l’anxiété ou à la dépression, tandis que d’autres n’établissaient pas de lien significatif.
Pour certaines études, les jeux vidéo peuvent avoir des effets bénéfiques en permettant aux joueurs de gérer le stress, agissant presque comme un outil cathartique : « Le jeu est souvent utilisé comme une stratégie pour faire face aux stress quotidiens, pour compenser les occasions manquées ou pour répondre aux besoins psychologiques fondamentaux, contribuant ainsi au développement personnel et à une résilience accrue », explique l’étude.
Bien que le contenu des jeux puisse influencer le développement des enfants, le temps passé à jouer semble avoir peu d’importance pour les chercheurs de cette étude. « Nos résultats vont à l’encontre de ce discours : pour une population adulte de joueurs, et sur des périodes allant d’un jour à deux semaines, même des variations de 4 à 5 heures supplémentaires de jeu quotidien n’ont pas d’impact significatif sur le bien-être. Cela nous amène à conclure que, pour la majorité des joueurs adultes, le temps de jeu typique n’affecte pas le bien-être de manière significative, qu’il soit positif ou négatif », concluent les chercheurs.