Le premier décès attribué à la grippe aviaire H5N2 a été confirmé au Mexique par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a décrit le décès comme « multifactoriel ». Faut-il s’alarmer ? Voici l’avis du Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.

Première victime mondiale de la grippe H5N2

La grippe aviaire H5N2 a causé son premier décès mondial : un homme mexicain de 59 ans, décédé le 24 avril après avoir été hospitalisé dans un institut spécialisé de la capitale. L’OMS a confirmé ce premier cas humain d’infection par le virus de la grippe A (H5N2).

Un décès qualifié de « multifactoriel » et « non attribuable au virus H5N2 »

Après ce décès, l’OMS continue ses enquêtes pour déterminer l’origine précise de l’infection, tout en soulignant que la cause est « multifactorielle ». Le patient souffrait déjà de maladies chroniques telles que la maladie rénale, le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle systémique, selon les autorités mexicaines.

Alité depuis trois semaines avant l’apparition des symptômes, il a développé fièvre, essoufflement, diarrhées, nausées et malaise général dès le 17 avril, pour finalement décéder une semaine plus tard. « C’est un décès multifactoriel et non un décès attribuable au virus H5N2 », a déclaré Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS, lors d’une conférence de presse à Genève. « Le patient est arrivé à l’hôpital avec des antécédents médicaux complexes ».

Doit-on s’inquiéter de la situation ?

C’est après plusieurs examens que le virus H5N2 a été détecté chez le patient. « Il n’est pas décédé à cause du virus, mais avec le virus H5N2 », explique le Dr Gérald Kierzek. « Ses graves antécédents médicaux ont largement contribué à son décès », ajoute-t-il. « Et même sans infection virale, ses jours étaient manifestement comptés ».

Aucun autre cas n’a été détecté parmi les proches de la victime ou à l’hôpital. Selon le porte-parole de l’OMS, « l’infection par le virus H5N2 fait l’objet d’une enquête pour déterminer si elle résulte d’un contact avec une personne ou avec des animaux ».

Le virus H5N2 a été identifié en mars dernier chez des volailles dans plusieurs états mexicains. Le ministère de la Santé mexicain a estimé qu’il « n’y avait pas de risque pour la population ». En France, Santé publique France partage cet avis, jugeant que « le risque de transmission à l’homme des virus influenza aviaires à potentiel zoonotique actuellement en circulation est faible ».